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jeudi, 26 janvier 2012

Ya, Ya, Yaël et les autres...

Yaël Naïm : de la magie dans la voix et une indicible fêlure...

 

20h 50. Théâtre des Hauts de Seine à Puteaux. Yaël NAIM entre en scène dans une robe virginale de femme-enfant qu'elle incarne, telle une Alice, échappée du Pays des Merveilles, ce qui tombe à pic avec la thématique des actuelles festivités putéoliennes. Immédiatement, l'osmose est palpable avec ses quatre musiciens qui tissent autour d'elle un élégant drapé sonore, mêlant traditions, folk anglo-saxon et rythmes métissés. Mais ce qui charme au premier chef, c'est cette voix qui s'élève et étincelle comme du cristal, puissante et habitée, vibrant de l'echo d'un spleen que l'on devine en lien avec l'itinéraire personnel que l'artiste nous raconte : un ancien amour resté au pays de sa jeunesse et le déracinement familial avant la découverte d'un nouvel amour en France et le succès de sa musique qui l'ancre aujourd'hui dans un Paris auquel elle dédie d'ailleurs une chanson en hébreu. La mélancolie plane sur ses mélodies, qui flirtent avec la tristesse, virevoltent et rebondissent avec émotion et ferveur. L'entrainant "Come On" laisse entendre des choeurs gospel subliminaux, mais le public hiberne encore un peu, lové dans les douillets fauteuils, comme anesthésié par la grâce de la diva timide et discrète. Un peu maladroite même lorsqu'elle prend la parole entre les chansons. Rien de plus normal : imaginerait-on un rossignol palabrer au café du commerce?  Yaël NAIM ne semble à son aise que lorsqu'elle chante. Et précisément, le chant de Yaël parle pour elle. Mieux qu'un long discours. Son phrasé réchauffe les coeurs, fait frissonner les chairs. Rien n'y résiste. Elle enchaîne les airs, s'accompagnant au piano puis à la guitare avant de la troquer finalement pour un ukulele. Car Yaël est aussi une instrumentiste hors pair. Et son quatuor, qui n'est pas en reste, nous conduit plus loin encore, dans le psychédélisme d'un "Mystical Love" qui arrache à la salle ses premiers cris passionnés. A l'unisson de cet appel, les musiciens s'en donnent à coeur joie : le batteur se lance dans un solo de haut vol tandis que le bassiste slape sans retenue.  Et voilà en point d'orgue l'ovation qui se dessine lorsque sont repris les standards qui ont triomphé sur les ondes internationales et lui ont valu la Victoire de la Musique en 2008. "Go to the river", perle acoustique, nous fait plonger avec la demoiselle dans son univers onirique. Mais Yaël ne s'en contentera pas. Elle surprendra encore en jouant d'une chaussette noire transformée en sourdine et en conviant son groupe à se muer en orchestre de chambre pour élèves de maternelle. Les chansons d'adieux sonneront donc comme une délicate mélopée de poupées : l'enfance encore et toujours comme leitmotiv de cette chanteuse ingénue. Et bien sûr, à présent, la salle conquise et bouillante, lancera son rappel. La diva reviendra alors avec son alter ego, David Donatien, le percussionniste, arrangeur de ses morceaux afin de lui rendre hommage. Salves d'applaudissements et public debout. 22h30. Sortie de l'artiste. Yaël NAIM prendra le temps de signer quelques autographes et de dédicacer son dernier opus, évoquant aussi la perspective de chanter un jour en français, et la voilà qui repart comme elle est venue, légère comme un songe.

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