Brooklin Story

D'après Roger Caillois :

 

"On raconte qu'il y avait à New York, sur le pont de Brooklyn, un mendiant aveugle. Un jour, quelqu'un lui demanda combien les passants lui donnaient par jour en moyenne. Le malheureux répondit que la somme atteignait rarement deux dollars. L'inconnu prit la pancarte que le mendiant portait sur la poitrine et sur laquelle étaient mentionnée son infirmité. Il la retourna et écrivit quelques mots sur l'autre face. Puis la rendant à l'aveugle : voici, dit-il, je viens d'écrire sur votre pancarte une phrase qui devrait accroître notablement vos renenus. Je reviendrai dans un mois. Et le mois écoulé : Monsieur, dit le mendiant, comment vous remercier ? Je reçois maintenant dix et jusqu'à quinze dollars par jour. C'est merveilleux. Quelle est la phrase que vous avez écrite sur ma pancarte et qui me vaut tant d'aumônes? C'est très simple, répondit l'homme, il y avait marqué "aveugle de naissance", j'ai mis à la place : "le printemps va venir, je ne le verrai pas".

J'aurai pu chanter...

J'aurai pu chanter "Montaigne"

Au coin de l'avenue des Champs Elysées, 

Sous l'oeil goguenard des touristes nippons,

Mais il aurait fallu pour cela que je reprenne mes chères études,

Et je crois que je suis trop vieux.

J'aurai pu chanter "Erasme" dans la langue italique

Au noble frontispice des Facultés

Je m'étais d'ailleurs entraîné à scander la nuit en pleine rue:

"Ô Desiderius Erasmus Roterdamus"!

Mais, faut-il le préciser ici : je ne suis qu'un apprenti latiniste.

J'aurai pu chanter la belle "Ariane"

Sans aller jusqu'à Kourou en Guyane,

Guidé par la mythologie bien plus que par l'astronomie

Mais en ouvrant Monsieur Littré, 

Un charme soudain m'a fait perdre le fil.

J'aurai pu chanter "Roland-Garros"

En faisant la manche près de la Porte d'Auteuil

A l'ombre des marronniers en fleurs, pendant que les joueurs

Glissent sur la terre battue

Mais qui se souvient du sieur Garros, l'aviateur?

Et à quoi bon refaire une chanson pour Roland?

J'aurai pu chanter,

J'aurai dû chanter,

Et finalement j'ai tout aussi bien fait de me taire

Et d'écouter les oiseaux qui n'ont apparemment rien à dire

Mais qui le disent si bien qu'on croirait qu'ils nous parlent.

 

 

 

 

 

 

 

 

Transalpins aux abris...

Une petite rengaine pour la fraternité entre les peuples latins...

 

Ma ma ma, mama mia

Ma ma ma, mama mia  

Italiens, comédiens,

Ils aiment le théatre, ils aiment le théatre

Italiens, cabotins,

Ils aiment le théatre et la comédia d'ell arte

Italiens, comédiens

Ou bien footballeurs, ou bien footballeurs...

Italiens, cabotins

Champions du monde des cascades et du cinéma.

Ma ma ma, mama mia

Ma ma ma, mama mia  

 

On vous prend comme vous êtes

Espiègles et malins,

D'aucun diraient truqueurs

Surtout ne changez rien

Surtout ne changez rien

Ma ma ma, mama mia

Ma ma ma, mama mia